Les opérations menées par le Syribt visent à restaurer et maintenir le bon état écologique des milieux aquatiques. Pour cela, les champs d’action se déclinent en plusieurs thématiques :
La restauration écologique, pourquoi ? Comment ?
La qualité écologique des cours d’eau du bassin versant Brévenne Turdine est globalement mauvaise.
Les rivières subissent de nombreuses perturbations liées au développement des activités humaines sur le territoire (rejet d’eaux usées, imperméabilisation des sols, prélèvements d’eau, réchauffement global, etc.).
C’est pourquoi le Syribt œuvre pour restaurer les caractéristiques naturelles des rivières ayant été perturbées par des aménagements et un entretien inapproprié, lorsque cela est possible.
Les cours d’eau ont longtemps été considérés sous le seul prisme hydraulique, avec la volonté de contenir ces flux et de permettre le développement économique. L’écosystème de la rivière est cependant l’un des plus complexes qui soit.
Les conséquences des tentatives de domestication sont non seulement néfastes pour la qualité des milieux mais également pour la protection des biens et des personnes face aux épisodes exceptionnels que sont les crues. Se rapprocher du modèle naturel permet d’éviter les erreurs, étant donné la complexité de cet écosystème. Les interventions pratiquées par le Syribt ont donc pour objectif d’optimiser la résilience des cours d’eau en leur redonnant leurs caractéristiques naturelles.
Les principales interventions de restauration sont :
Brévenne à “L’Argentière”
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Date : De septembre à novembre 2016
Lieu : La Brévenne au niveau du pont de la RD633 à Sainte-Foy-l’Argentière.
Montant des études et travaux : 555 000€ TTC
Subventions :
60% de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, 20% de la Région Auvergne Rhône-Alpes.
Points particuliers :
Le radier de stabilisation du pont a été rendu franchissable par la mise en place d’une rampe en enrochement à l’aval aval afin de supprimer la chute d’eau.
Seuil de la Patte
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Date : de septembre à novembre 2017
Lieu : la Brévenne au niveau des communes de Saint-Laurent-de-Chamousset et Saint-Genis-l’Argentière.
Montant des études et travaux : 250 000€ TTC
Subventions :
67% de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, 6% de la Fédération de pêche du Rhône, et avec la participation de l’entreprise Lafarge (propriétaire du site) à hauteur de 12%.
Points particuliers :
le seuil était autrefois utilisé par la société Lafarge afin de pomper l’eau nécessaire au lavage des matériaux extraits du versant. Une zone d’eau courante a été rétablie en évacuant la vase et le sable accumulés sur place. Le suivi piscicole l’année suivante a montré que la truite fario avait bien recolonisé le milieu : sa densité de population a été multipliée par 7.5 !
Barrage écrêteur de St Romain-de-Popey
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Lieu : Turdine à St Romain-de-Popey
Montant des études et travaux : 2 900 000€ HT
Subventions :
• Région Rhône-Alpes : 15%
• Département du Rhône : 15%
• Etat (ministère de l’écologie) : 50%
• Syndicat de rivières Brévenne-Turdine : 20%
Tarare Ouest
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Date : été 2020
Lieu : Turdine avant la traversée de Tarare
Montant des études et travaux : 1 400 000€ TTC
Subventions :
80 % de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et 15 % du Fonds européens pour le développement régional (FEDER)
Points particuliers :
Ce chantier est une opportunité avec un chantier de réhabilitation de friches industrielles de la zone d’activité de Tarare Ouest par la Communauté d’Agglomération de l’Ouest Rhodanien (COR). La difficulté du chantier était le traitement des terres polluées par l’activité teinturière. Un cheminement a été créé le long de la rivière.
Seuil des grenadières
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Date : de juin à novembre 2019
Lieu : la Brévenne au niveau des communes de Fleurieux-sur-l’Arbresle et Saint-Germain-Nuelles.
Montant des études et travaux : 400 000€ TTC
Subventions :
80 % Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et 15 % du Fonds européens pour le développement régional (FEDER)
Points particuliers :
le seuil des Grenadières était l’un des premiers obstacles infranchissables à la faune aquatique sur le cours de la Brévenne depuis sa confluence avec l’Azergues. Le sol a été particulièrement traité contre la renouée du Japon.
Seuil Sapéon
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Date : de juin à novembre 2017
Lieu : la Turdine à l’Arbresle.
Montant des études et travaux : 1 137 000€ TTC
Subventions :
63.4% de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, 1.8% de la Fédération de Pêche du Rhône et 25% du Fonds européens pour le développement régional (FEDER).le chantier a mis à jour des découvertes historiques intéressantes exposées dans le quartier de Sapéon. Au-delà de l’intérêt écologique de cette opération, les travaux ont permis de sécuriser le quartier Sapéon contre le risque d’inondation jusqu’à une crue d’occurrence vingtennale.
Points particuliers :
le chantier a mis à jour des découvertes historiques intéressantes exposées dans le quartier de Sapéon. Au-delà de l’intérêt écologique de cette opération, les travaux ont permis de sécuriser le quartier Sapéon contre le risque d’inondation jusqu’à une crue d’occurrence vingtennale.
Barrage écrêteur de l’Arbresle
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Lieu : Turdine à l’Arbresle
Montant des études et travaux : 2 450 000€ HT (2 940 000€ TTC)
Subventions :
Etat (PAPI) : 50%
Fours à Chaux
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Date : automne 2016
Lieu : la Turdine au lieu-dit « les Fours à chaux » sur les communes de Bully et de Savigny.
Montant des études et travaux : 555 000€ TTC
Subventions :
60% de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, 20% Région Auvergne Rhône- Alpes.
Points particuliers :
Une crue d’occurrence décennale est survenue quelques jours seulement après l’achèvement des travaux et de nombreuses érosions sont apparues sur les berges retravaillées. Si ces évolutions de la rivières sont très favorables à la diversité des milieux aquatiques, elles ont eu un impact fort sur l’exploitation agricole des terrains concernés. Afin de ne pas impacter davantage le propriétaire exploitant concerné, les travaux de restauration écologique n’ont pas été poursuivis dans ce secteur.
Gué du Calois
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Date : de juillet à novembre 2019
Lieu : la Brévenne à Sain-Bel
Montant des études et travaux : 435 000€ TTC
Subventions :
100% de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
Points particuliers :
le passage à gué communal était constitué de 16 buses fréquemment obstruées par les éléments flottants charriés par la Brévenne. L’enjeu a été de conserver la canalisation d’eaux usées, qui traverse maintenant le cours d’eau via un ouvrage de protection au fond du lit de la Brévenne. Une passerelle piétonne a été installée à la place du passage à gué.
Bigout
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Date : de juin à octobre 2018
Lieu : de juin à octobre 2018
Montant des études et travaux : 2 290 000€ HT
Subventions :
40% de l’Etat et 30% de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
Points particuliers :
l’action a été portée et financée par la Communauté de communes du Pays de l’Arbresle avec un appui technique du SYRIBT. La zone a été modelée en trois terrasses inondables pour dissiper l’énergie de la rivière lors des épisodes de crue..
Barrage écrêteur de crue
Dérasement de seuil
Restauration écologique
De nombreux textes historiques font état de crues récurrentes sur le bassin versant, et plus particulièrement à l’Arbresle, dès l’année 1196. Au cours des dernières décennies, le territoire a connu plusieurs inondations : 17 mai 1983, 10 juin 2000, 2 et 3 décembre 2003, et la dernière notable le 2 novembre 2008.
La prévention du risque inondation fait partie des compétences du Syribt. La gestion à l’échelle du bassin versant permet une meilleure cohérence : un des principes fondamentaux est la solidarité amont/aval de toutes les communes du territoire. Plusieurs actions sur ces thématiques ont été définies, en particulier dans le Programme d’action de prévention des inondations (PAPI). Celui actuellement en vigueur a été renouvelé en 2018. En 2012, un Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) a également été approuvé sur le territoire Brévenne-Turdine et permet de réglementer la gestion de l’urbanisme en fonction du risque d’inondation. Les principaux axes d’action reposent sur :
– la réduction de la vulnérabilité au risque inondation
– l’organisation de l’alerte et de la gestion de crise
– la sensibilisation à la vie en zone inondable
– la réduction de l’aléa
La gestion des inondations tient compte du fait que l’aléa inondation lui-même ne peut être réduit que très ponctuellement, et ne peut pas être efficace contre tous les évènements climatiques susceptibles de survenir. Il est donc indispensable de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens situés en zone inondable.
Des diagnostics de vulnérabilité sont proposés pour les habitations, les lieux publics mais aussi les entreprises les plus exposés au risque. Ils sont généralement suivis de travaux visant à mettre hors crue les équipements les plus importants : chaudières, circuits électriques, systèmes d’obturation des ouvertures par des batardeaux, etc.
Le SYRIBT conseille et aide à la prise de décision tous les interlocuteurs du territoire : élus, riverains, chefs d’entreprise, etc. Enfin, il propose de s’intéresser à la vulnérabilité des réseaux stratégiques comme les routes et les voies ferrées, ou des équipements comme les stations d’épuration, afin de d’améliorer la résilience du territoire.
Exemples :
La gestion de crise a pour objectif de limiter les pertes humaines mais aussi les dégâts matériels lorsque la crue survient. L’anticipation en matière d’organisation permet aux communes d’être prêtes et réactives en cas de besoin, et de pouvoir par exemple évacuer prématurément les personnes présentes dans la zone inondable. La mission du Syribt est d’accompagner les communes et autres collectivités pour s’organiser au mieux dès les premiers signes de l’arrivée potentielle d’une inondation.
Deux systèmes de surveillance du niveau des cours d’eau et de transmission de l’alerte ont ainsi été mis en place :
Exemples :
Au-delà des travaux et aménagements pour la gestion des inondations, les actions de sensibilisation à destination des scolaires, élus, techniciens, acteurs économiques, nouveaux arrivants…, permettent de conserver la mémoire des inondations et de développer une “culture du risque”.
Il est notamment important de diffuser et de valoriser l’information sur l’historique des évènements (crues) et des aménagements en vue de développer une bonne compréhension du fonctionnement des cours d’eau et des phénomènes d’inondation, ainsi que des risques qui y sont associés.
Exemples :
Pour réduire l’intensité des crues, une solution efficace est d’agir à la source, en retenant l’eau de pluie avant qu’elle n’alimente la rivière. Par exemple en limitant l’artificialisation des sols, en aménageant des haies ou des fossés enherbés entre les parcelles agricoles, etc.
Une autre solution consiste à stocker une partie des eaux de crue excédentaires sur des terrains aménagés à cet effet. C’est le rôle des bassins écrêteurs de crue et des zones d’expansion.
Exemples :
Les cours d’eau du bassin versant Brévenne-Turdine atteignent des niveaux très bas en été. Ces épisodes de sécheresse peuvent être sévères et récurrents. Dans les cas extrêmes, les lits des rivières sont asséchés.
Des mesures de gestion de crise sont prises chaque année pour répondre aux sécheresses, de nombreuses restrictions sur l’usage de l’eau sont mises en place : les pompages en rivières sont interdits, l’arrosage des champs est limité à quelques nuits par semaine, l’arrosage des espaces verts est interdit. Et le changement climatique accroît encore les tensions pour l’accès à la ressource en eau.
Le Syribt a mobilisé les collectivités, les agriculteurs, les pêcheurs et les administrations pour réfléchir collectivement au partage de l’eau. L’objectif est de répondre aux besoins en eau pour les activités économiques tout en respectant l’environnement. Le plan de gestion de la ressource en eau (PGRE) formalise cet objectif. Il établit également une liste d’actions pour atteindre l’équilibre quantitatif.
Exemples :
Les retenues collinaires sont des bassins créés sur les versants afin de disposer d’une réserve d’eau durant la période sèche. Ces ouvrages sont plus de 500 sur le bassin versant. Certaines retenues sont construites en travers des cours d’eau en formant un barrage. Plusieurs problématiques entourent ces ouvrages.
Ils sont anciens et ne sont pas conformes aux normes environnementales en vigueur. Les digues peuvent présenter un risque pour les biens et les personnes en cas de rupture. Les barrages en travers de cours d’eau ont également un fort impact en période de basses-eaux : tous les petits écoulements des orages estivaux sont interceptés et stockés sans bénéficier aux milieux aquatiques.
Certaines retenues individuelles ont perdu leur usage agricole d’origine. L’eau stockée dans ces retenues n’est pas valorisée alors que des acteurs recherchent activement des ressources en eau à mobiliser. Une importante réflexion est engagée autour de cette problématique locale.
Exemples :
La qualité de l’eau des rivières est souvent dégradée par les activités économiques humaines. Les principales pollutions peuvent être, entre autres, des matières organiques comme des graisses issues de l’agroalimentaire, des nitrates, des dérivés du phosphore, des pesticides ou des hydrocarbures.
Il existe un tissu dense de petites et moyennes entreprises sur le bassin versant Brévenne-Turdine, aux activités artisanales ou industrielles. Ces établissements peuvent rejeter des eaux usées appelées “non domestiques” : résidus de process, eaux de rinçage, etc. Ces eaux contiennent des substances qui ne peuvent pas être traitées par les stations d’épuration publiques, engendrant ainsi un risque de pollution des rivières en sortie de station d’épuration.
Le Syribt anime une mission d’amélioration de la qualité des rejets des entreprises en partenariat avec les collectivités compétentes en assainissement : communautés de communes du Pays de l’Arbresle, des Monts du Lyonnais et de l’Ouest Rhodanien, qui sont engagées dans une opération collective. Cette opération collective permet un diagnostic des rejets des entreprises du territoire et le financement de travaux de réduction et mise aux normes de ces rejets polluants.
Exemples :
Les herbicides figurent parmi les pollutions les plus courantes de l’eau. Ces produits phytosanitaires sont employés par trois types de publics : les collectivités s’en servent pour l’entretien des voiries et des espaces verts publics, les agriculteurs les utilisent pour le désherbage chimique des parcelles, et ces produits étaient également employés par des particuliers pour le jardinage. L’usage privé de pesticides est désormais interdit depuis 2019.
Le Syribt a engagé de nombreuses actions en direction des collectivités pour réduire leur utilisation des pesticides, et a mis en place quelques opérations également en direction des particuliers et du monde agricole.
Exemples :
Les communautés de communes sont chargées de l’assainissement. Ce sont elles qui organisent et réalisent les travaux qui visent à raccorder les habitations sur les réseaux d’eaux usées (les “égouts”), qui créent, réhabilitent, entretiennent les stations d’épuration pour que l’eau qui en est rejetée dans les rivières soit de la meilleure qualité possible, ce sont elles aussi qui conseillent et contrôlent les installations d’assainissement non collectif (“fosses septiques”) pour les particuliers non raccordés à l’assainissement collectif. Leur action est fondamentale pour que nos rivières soient de bonne qualité, il y a ainsi un lien très étroit entre le Syribt et ces collectivités.
Exemples :
Notre territoire offre des ressources naturelles dont nous profitons au quotidien. Il est important d’en avoir conscience, de comprendre le fonctionnement de notre environnement, et de le préserver.
Le Syndicat de Rivières Brévenne-Turdine organise différentes actions en direction des écoles du territoire, des habitants, des élus, de certains groupes socio-professionnels, pour faire découvrir les cours d’eau du territoire et leurs milieux annexes (zones humides, ripisylve…), pour montrer et expliquer les actions menées pour les restaurer ou améliorer leur gestion.
Exemples :
Le Syribt s’est engagé en 2021 dans un projet visant à développer la participation citoyenne sur les enjeux de l’eau. Ce projet vient en écho à la volonté politique de sensibiliser, informer, former, impliquer la population dans le grand chantier de la préservation de nos milieux aquatiques, et de développer une conscience collective et territoriale de l’environnement qui nous entoure et nous rend service. Au travers de différentes actions et initiatives, le Syribt souhaite créer un réseau d’habitants, d’associations, prêts à agir pour nos rivières.
Exemples :