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Syndicat de Rivières Brévenne Turdine (SYRIBT)
117 Rue Pierre Passemard
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04 37 49 70 85
de 8h à 12h et de 14h à 17h

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Restauration écologique

Agir pour restaurer la fonctionnalité des milieux aquatiques

Aménager les seuils

 

Pourquoi ? 

Les seuils sont des ouvrages implantés en travers du lit  des rivières afin d’alimenter en eau  moulins, industries, canaux d’irrigation etc. Ces ouvrages, apparentés à des petits barrages, étaient essentiels à la production d’énergie, à une époque où les énergies fossiles et nucléaires n’existaient pas.

Les seuils ont pour conséquence de ralentir l’eau en amont. La rivière s’élargit. L’eau se réchauffe beaucoup plus rapidement du fait de sa faible vitesse et de son étalement. Le fond se comble à cause du dépôt de matériaux fins ne pouvant plus être transportés par la force de l’eau. Les graviers et cailloux sont piégés au-dessus du seuil. En conséquence, les berges sont érodées à l’aval car les matériaux grossiers font défaut au cours d’eau qui a besoin de sédiments en transit. Les seuils ne sont pas non plus franchissables par les poissons en raison de leur hauteur et de leur configuration. Or, de nombreuses espèces ont besoin de migrer en remontant les cours d’eau pour accéder aux zones de reproduction, de ponte ou aux zones refuges où l’eau est plus fraîche en période de chaleurs critiques.Le cloisonnement des populations de poisson à cause des obstacles infranchissables génère un isolement génétique. Les générations successives développent des capacités d’adaptation et de résilience face aux perturbations très limitées par rapport à des populations plus diverses qui se croisent et se mélangent. De bonnes conditions de déplacement sont donc indispensables au maintien des espèces de poissons dans nos rivières.  

 

Comment ?

Lorsque les seuils n’ont plus d’usage et ne participent pas à la stabilité d’enjeux humains, le SYRIBT procède à des interventions permettant au cours d’eau de retrouver sa pente originelle et le transit des cailloux et graviers de son lit. Les poissons peuvent à nouveau exécuter leurs migrations annuelles.

La solution de suppression est systématiquement privilégiée par le SYRIBT car elle permet de restaurer l’ensemble des compartiments (biologiques et physiques) du cours d’eau.

Lorsque la solution de la suppression du seuil n’est pas envisageable, le barrage est équipé à minima d’une “passe à poissons” pour permettre son franchissement par les poissons. Cette solution alternative nécessite un entretien régulier afin de garantir sa fonctionnalité sur le seul compartiment  biologique. 

Désartificialiser les berges

 

Pourquoi ? 

La puissance développée par les rivières lors des crue engendre régulièrement une modification du tracé des cours d’eau. Cette mobilité d’écoulement est une des composantes essentielles de la qualité et de la richesse écologique de nos rivières. Cependant, les cours d’eau de notre territoire ont largement été aménagés au fil du temps. Les espaces plats en fonds de vallée ont été privilégiés pour installer les axes de communication (route, voies ferrées)  puis les activités économiques. Ces implantations dans les différents périmètres des cours d’eau (on parle de “lit majeur” et “moyen”), voire même en lieu et place du tracé historique du cours d’eau, se révèlent vulnérables lors des épisodes de crues. Afin de préserver les biens et les personnes de la dynamique du cours d’eau, les berges de rivière ont largement été stabilisées avec des enrochements, murs maçonnés, entre autres, permettant de résister aux forces d’arrachement de l’eau. En parallèle, des opérations de “curage” des rivières ont été pratiquées jusqu’en 1990. Ces interventions consistaient à parcourir le lit des cours d’eau avec des engins de terrassement afin d’en évacuer les dépôts de graviers pour les déposer en berge sous forme de petites digues. Le cours d’eau était ainsi corseté et vidé de ses matériaux grossiers. L’énergie de l’eau en crue se dissipait en érodant le fond de la rivière et en la creusant de plus en plus. En conséquence, les fondations des ponts ont pu être fragilisées et la végétation des berges perturbée puisque les racines n’étaient plus en contact avec l’eau. Cela a pu donner le champ libre pour des espèces envahissantes telles que les renouées asiatiques. 

 

Comment ?

Lorsque cela est possible, les murs et enrochements sont évacués. Les berges sont terrassées en pente douce. Elles sont plantées avec des arbres et des arbustes adaptés aux conditions de bord de rivière, afin de reconstituer une ripisylve. Les matériaux des petites digues issues des curages sont réinjectés dans le lit de la rivière. Ces interventions ont pour but de restaurer les zones naturelles d’expansion de la rivière et ainsi de limiter sa puissance en crue. Les principaux freins à ces opérations sont la disponibilité d’emprises foncières et le coût souvent élevé de ces chantiers.

Lutter contre les renouées asiatiques

 

Pourquoi ? 

Trois espèces de renouées asiatiques sont présentes en France. Ce sont des espèces exotiques envahissantes qui posent des problèmes sur les bords des cours d’eau, notamment sur le bassin versant Brévenne Turdine. Les Renouées asiatiques colonisent très rapidement l’espace jusqu’à éliminer toute autre espèce végétale par concurrence. Elles finissent par occuper tout l’espace disponible et forment un massif composé uniquement de renouées. Ces massifs ont des systèmes racinaires (rhizomes) très peu ramifiés qui ne fixent pas bien le sol. Lors de crues, les berges de cours d’eau colonisées par les renouées asiatiques sont très vulnérables à l’érosion : ce sont en général de gros morceaux de berge qui se détachent d’un coup. 

 

Comment ?

Le programme de lutte contre la renouée est basé sur la concurrence des plantes pour la lumière. Dans un premier temps, la renouée est affaiblie par la pâture d’ovins (éco-pâturage) ou de façon mécanique (débroussaillage). Le pâturage fatigue les pieds de renouée broutés et piétinés par les bêtes. Les moutons consomment une grande partie de la plante, tiges et feuilles comprises, et apportent un engrais naturel via leurs excréments. Le sol nu durant la période hivernale favorise la repousse de la végétation endémique et évite la propagation par bouturage. Le piétinement joue aussi un rôle important en limitant la repousse. Les tiges seront plus courtes, plus fines et plus clairsemées sur la parcelle. L’éco-pâturage est plus avantageux que l’utilisation d’une débroussailleuse car plus compatible avec le maintien de la biodiversité de petits animaux (insectes, reptiles, batraciens…).Dans un second temps, des plantations sont réalisées au sein du massif de renouées. Lorsque la végétation sera suffisamment grande, elle bloquera l’accès à la lumière. Cela prend environ cinq ans. Les essences choisies pour la plantation sont celles que l’on retrouve naturellement au bord des cours d’eau du territoire. Depuis un an, des espèces issues de la basse vallée du Rhône, plus résistantes à la chaleur et au manque d’eau, sont implantées sur certains sites à titre d’expérimentation sur le changement climatique.

Entretenir et restaurer la ripisylve

 

Pourquoi ? 

Le mot ripisylve vient du latin « ripa » qui signifie « rive » et « sylva » signifiant « forêt ». C’est donc la forêt des rives ou des berges. Elle désigne l’ensemble de la végétation présente sur les bords des cours d’eau. Elle est indispensable au bon fonctionnement de ceux-ci ainsi que de tout l’écosystème associé. Ses rôles sont multiples :

          Habitat : alimentation, reproduction et corridor écologique pour de nombreuses espèces ;

          Protection des berges contre l’érosion ;

          Ombrage pour la régulation de la température de l’eau et celle des organismes aquatiques et terrestres ;

          Filtration des polluants et piégeage de sédiments ruisselant vers le cours d’eau lors d’épisodes pluvieux ;

          Effet brise-vent limitant le phénomène d’assèchement des terres superficielles ;

          Cadre paysager et de loisir.

Pour un bon fonctionnement des écosystèmes qu’elle comporte, mais aussi de l’hydrologie du cours d’eau, il est nécessaire que la ripisylve soit en bon état. Elle doit avoir une largeur suffisante proportionnellement à celle du cours d’eau considéré. Les trois strates végétales doivent être présentes : arbres, arbustes et herbacées. La végétation présente doit être diversifiée au regard du nombre des espèces et de l’âge des différents sujets. Le bois et les feuilles mortes doivent se trouver en quantité dans le cours d’eau et en sous-bois car ils constituent une ressource nutritive pour les animaux. L’ombrage est important pour garantir des conditions de vie adéquates pour la faune. Les plantes exotiques indésirables doivent être absentes.

Comment ?

Les interventions sur la ripisylve suivent un plan de gestion élaboré par le Syribt pour restaurer le bon état des milieux. Les travaux à mener sont listés par secteur. Ce plan de gestion est déclaré d’intérêt général par le Préfet, ce qui permet l’intervention et l’investissement pour des chantiers en terrain privé. Les travaux consistent en l’abattage et/ou la plantation d’essences adaptées. Parfois, des techniques dites de génie végétal peuvent être mises en place. Par exemple, des arbres abattus sur place peuvent être installés en partie dans le cours d’eau et fixés sur la berge pour servir de caches pour les poissons sans engendrer de problème à l’aval lors des crues. Certains linéaires fortement urbanisés, comme les traversées des agglomérations de l’Arbresle et Tarare, doivent faire l’objet d’une gestion particulière de la végétation afin d’éviter l’aggravation du risque d’inondations tout conservant au maximum le bon état. Des abattages préventifs sont réalisés sur des arbres qui risquent d’engendrer des embâcles à l’aval. Il est cependant très important de garder une ripisylve variée en termes d’essences et de hauteurs des sujets sur ces tronçons : elle favorisera, par l’intermédiaire de différents processus, la diminution de l’impact négatif des crues.

Mettre en défens les berges

 

Pourquoi ? 

Ces opérations se font dans la même logique que la restauration de la ripisylve. C’est une mesure de protection de la végétation et des berges. En zone agricole, il arrive que le bétail soit en contact direct avec les cours d’eau pour des besoins d’abreuvement ou de traversé entre deux parcelles de pâture. Cela peut détériorer la berge et sa ripisylve à cause du piétinement et des déjections animales. En conséquence, les écosystèmes en place sont fragilisés et la qualité de l’eau diminue.

 

Comment ?

La mise en défens consiste à limiter le contact des animaux d’élevage avec la rivière par la pose de clôture de part et d’autre du lit, l’aménagement de passerelles et de points d’abreuvement : descentes aménagées, bac-abreuvoir gravitaire, etc. Les avantages de cette mise en défens sont multiples. Les berges sont protégées contre l’érosion. Cela permet une réduction du risque d’inondations à l’aval. La diminution de la surface de terrain pour le propriétaire riverain est aussi limitée. La dégradation de la qualité de l’eau à cause des matières en suspension et des matières fécales animales est moindre. Ces mêmes souillures pourraient causer des maladies aux animaux s’abreuvant à une eau impropre.

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